Pourquoi ce blog ?







Parce que l'extrême sud de la Corse, ce n'est pas que les plages, ce blog ambitionne de faire découvrir à tous la végétation arboricole du triangle Sartè (Sartène) - Bunifaziu (Bonifacio)- Purti Vecchju (Porto Vecchio), langue de terre racée au fond du sud... Un peu d'esprit naturaliste, quelques notions agricoles et alimentaires, une pincée de technique sur le travail et l'usage du bois.







In memoriam fidelis












vendredi 26 mars 2010

Cycle sur l’huile d’olive

(4) Usages de l’huile d’olive


Certes, l'huile d'olive est un des piliers de la cuisine méditerranéenne, et donc de la cuisine corse. Elle est au cœur du régime crétois, principale source d'oméga-9 indispensable au bon fonctionnement du système cardio-vasculaire. Mais c’est aussi, et de plus en plus, un produit de d’esthétique et de bodythérapie.

I- Consommation culinaire

A) Choisir son huile d'olive

On ne trouve dans le commerce de distribution que de l'huile d'olive pressée à froid.

La terminologie sur les emballages et les étiquettes a son importance. En effet, plus le taux d'acidité de l'huile est bas, meilleure est la qualité.

« Huile d'olive vierge extra » = 1g d'acide oléique par 100g
« Huile d'olive vierge ou fine »= 2g d'acide oléique par 100g
« Huile d'olive vierge » = 3.3g d'acide oléique par 100g.

Le qualificatif d'"extra" ne désigne pas un arôme plus fort ou un parfum spécifique. Ce n’est qu'un taux d'acide oléique, qui agit avant tout sur la conservation de l'huile. Autrement dit, l’huile vierge extra se conserve plus longtemps, plus de 2 ans.

Les huiles les plus courantes, y compris hélas dans les supermarchés de l’extrême-sud, sont en général des mélanges d'huiles en provenance d'Espagne ou d'Italie.

Les huiles ayant une provenance bien définie sur l'étiquette (Appellation d’Origine Contrôlée ou Appellation d’Origine Protégée ou Identification Géographique Protégée) sont plus chères et développent des parfums différents, plus personnalisés; il faut néanmoins vérifier que l’origine soit clairement indiquée et qu'elle ne soit pas simplement une accroche commerciale.

B) Utilisation de l'huile d'olive

1) Les assaisonnements

L' huile d'olive s'utilise à froid pour les assaisonnements. Prenez-le cas de cette recette.


SALADE DE CHATAIGNES ROTIES - INSALATA CU E CASTAGNE

Preparation : 30 minutes,
Cuisson : 30 minutes,


Ingredients :

1 salade (batavia),
500 g de chataignes,
150 g de tomme Corse,
150 g de panzetta
100 g d'oignons (1 piece)
1 gousse d'ail,
5 cl d'huile d'olives,
5 cl de vinaigre de vin,
Sel, Poivre du moulin,

Elaboration :

Allumez votre four a 240 °C ou sur thermostat 8. Triez, lavez et égouttez la salade. Retirez la couenne et taillez la panzetta en petits dés. Epluchez, lavez et emincez l'oignon. Epluchez et hachez l'ail. Coupez la tomme en fines lamelles. Ciselez la salade en chiffonnade, mettez-la dans un saladier, mélangez-la avec l'oignon, l'ail et la tomme. Salez et poivrez. Fendez les châtaignes du coté plat et faites-les griller pendant 30 minutes au four a 240 °C ou a
thermostat 8. Epluchez-les (otez les deux peaux). Faites rissoler les dés de panzetta. Mélangez les dés de panzetta et les châtaignes à la salade, arrosez avec le vinaigre et servez. Conseils : Si vous pouvez faire rôtir les châtaignes a la flamme d'un feu de
bois, elles seront encore meilleures.

2) Les cuissons

L’huile d’olive résiste très bien à la chaleur et peut être utilisée pour les cuissons à la poêle, au four, pour les fritures. La température maximale à ne pas dépasser est de 210°C et son point de fusion est de 5 à 7°C. Elle a toutefois un goût particulier, pas toujours apprécié pour les fritures.

En tout cas, cette huile est parfaite pour la recette suivante :

ESTOUFFADE - STUFATU

Preparation : 20 minutes,
Cuisson : 2 heures,

Ingredients :

500 g de boeuf (paleron),
500 g de porc (echine ou epaule),
500 g de mouton (epaule),
200 g de prisuttu (2 tranches),
200 g d'oignons (2 pieces),
2 gousses d'ail,
1 dl d'huile d'olives,
100 g de concentre de tomates,
1 bouquet garni,
1/2 litre de vin rouge,
50 g de farine,
Sel,
Poivre du moulin,

Elaboration :

Coupez la viande en cubes de 50 g environ et faites-la rissoler à l'huile d'olives. Ajoutez les oignons hachés, le prisuttu coupé en dés et faites-les légèrement colorer. Singez, ajoutez le concentré de tomates, salez et mouillez avec le vin rouge. Complétez avec de l'eau jusqu'a hauteur de la viande. Ajoutez l'ail écrasé et le bouquet garni. Couvrez et faites cuire à feu doux pendant deux heures environ. Conseils : Servez le stufatu accompagné de pastizzu di Vicu ou de pattes. Soyez attentif à l'assaisonnement, qui dépend de la qualité du jambon (il peut déjà être très salé).

3) Les préparations

On peut réaliser des préparations en faisant macérer dans l'huile d'olive de l'ail, du basilic, du thym, du piment...

Voici une recette de condiments corses très simple :

OLIVES NOIRES CORSES

Cueillez des olives mûres à point. Mettez-les dans une grande terrine. Une fois triées et lavées avec du sel demi-fin. Remuez tous les jours et cela pendant 8 à 10 jours. Retirez-les, égouttez
soigneusement pour les mettre dans une petite jarre avec du poivre, des gousses d'ail écrasées et de l'huile d'olive. Ainsi préparées, les olives noires se conservent très longtemps, mais après huit jours de cette dernière préparation vous pouvez les consommer.



II- Indication médicale

A) Propriétés de l'huile d'olive

C'est l'un des aliments les plus précieux du point de vue de la santé, grâce à sa richesse en vitamines E et A et provitamine A, en acides gras insaturés.
L’huile d’olive est également le corps gras le plus digeste et une bonne source de prévention des maladies cardio-vasculaires. Elle ne contient pas de cholestérol, facilite la digestion et est indispensable à la construction du squelette. Les bienfaits liés aux vitamines sont surtout observés lors de consommation d'huile froide, comme dans les salades, car les vitamines sont détruites au-delà de 40 °C. Par rapport aux autres acides gras insaturés, l'huile d'olive est assez stable à la cuisson et garde en ce cas ses effets bénéfiques sur le cholestérol.

Selon de récentes études scientifiques, la consommation régulière d'huile d'olive (crue et cuite) diminuerait les risques :

- de maladies cardio-vasculaires ; il est considéré que les régimes riches en huile d'olive permettent d'éviter une coagulation excessive du sang ; les cas d'infarctus du myocarde sont donc plus rares dans les régions où l'huile d'olive est consommée quotidiennement.

- de cholestérol ; le « mauvais cholestérol » (LDL) serait diminué au profit du « bon » cholestérol (HDL) qui, lui, protège de l'artériosclérose.

- de cancers (recherches menées aux Etats-Unis dans les années 80 et en Europe en 1993). On a observé que la qualité des graisses consommées avait plus d'influence sur l'apparition (ou non) d'un cancer que la quantité de graisse ingérée. Les cancers du côlon, du rectum, de la prostate et du sein seraient les cancers les plus étroitement liés au régime alimentaire. La consommation quotidienne d'huile d'olive (1cuillère à soupe par jour) diminuerait de 45% le risque de développer un cancer du sein. Les recherches médicales se poursuivent pour étayer ces hypothèses.

- des troubles intellectuels et physiques liés à la vieillesse , grâce à une forte présence de vitamine E et polyphénols (substance anti-oxydante). Ainsi, des études épidémiologiques ont montré que la consommation régulière de cette huile augmente l'espérance vitale.

- de tension artérielle ; la consommation d'huile d'olive permet de réduire la dose quotidienne de médicament hypotenseur chez les sujets souffrant d'hypertension

- d'ostéoporose ; la calcification et la minéralisation osseuses seraient favorisées par la consommation d'huile d'olive. Elle facilite l'absorption de calcium et exerce un rôle important lors de la croissance et prévient l'ostéoporose.


B) Médicaments à base d’huile d’olive

L'huile d'olive est reconnue pour ses propriétés thérapeutiques depuis Hippocrate, médecin grec de l'Antiquité (Vème siècle av. J.C.). Dès l'Antiquité en effet, elle était utilisée pour panser les blessures et soigner divers problèmes digestifs, remède ancestral d’ailleurs toujours d'actualité... A l'époque, elle était l'ingrédient de base de nombreux médicaments contre :
- les poussées de fièvre (par friction sur le corps)
- les névralgies (par des bains d'huile d'olive tièdes).
- les empoisonnements, les maux d'estomac,
- les problèmes de peau
De même, l’huile d’olive était utilisée pour l'hygiène buccale et la blancheur des dents, voire pour soigner les cas de lèpre.

Aujourd’hui encore, elle est très utilisée en matière d’esthétique, de cosmétologie et de bodythérapie :

- Additionnée de sucre, elle adoucit les mains gercées et assouplit la peau.
- Elle nourrit les cheveux abîmés ( en massage du cuir chevelu)
- Elle fortifie les ongles, lorsqu'on les trempe dans un bain d'huile tiède une fois par semaine et permet de réduire les cuticules sans douleur.
- Elle constitue un excellent remède désincrustant pour la peau, en la mélangeant avec de l'argile et de l'eau tiède.
- Elle est excellente pour les massages.

LE TRUC
On peut l'utiliser pour y faire macérer diverses plantes (souci, lavande, thym, romarin, lavande) et s'en servir pour le soin de la peau du visage ou comme huile pour le corps. Remplir un petit bocal de plantes fraîches ou sèches, couvrir d'huile et laisser macérer 15 jours au soleil puis filtrer et mettre en flacon bouché.

vendredi 26 février 2010

Un peu de science

Biologie du liège

Le liège est un tissu végétal formé de cellules mortes. Il protège les parties vivantes du tronc et des branches de l'arbre.

I-Formation du liège

La pousse du chêne-liège résulte d’un phénomène complexe. Le bois de l’arbre est en effet composé de deux générateurs de cellules.

1) La « mère du liège », le phelloderme

La mère du liège est la matrice du liège. On l’appelle phelloderme ou plus scientifiquement "assise subéro-phellodermique". Elle est située entre le liège et le liber, cette partie du bois chargé de transporter dans tout l’arbre la sève élaborée. L'assise subéro-phellodermique produit vers l'extérieur le liège et vers l'intérieur le phelloderme. Bref, la matrice produit du liège et se reproduit elle-même. Après un écorçage, la mère ainsi découverte se dessèche en partie pour former une croûte et se reforme plus en profondeur.

Remarque : Dans l'ancien temps, la mère était récoltée sur les vieux individus arrivés au terme de leur cycle d'exploitation pour en retirer le tan (servant au tannage des peaux).

2) L’assise libéro-ligneuse, le cambium

L'assise libéro-ligneuse (aussi appelée cambium) produit quant à elle deux couches spécifiques de bois. Il s’agit, vers l'extérieur, du liber (chargé de transporter la sève élaborée) et, vers l'intérieur, du xylème ou bois (chargé du transport de la sève brute).

II- Récolte du liège

Le temps, c'est ce qu'il faut au liège pour croître, et changer de nature. On distingue ainsi classiquement le liège mâle du liège femelle.

1) Levée du liège mâle
Le liège qui se développe naturellement sur le tronc et les branches de l'arbre est appelé liège mâle.

Il est susceptible d'atteindre une forte épaisseur, de 5 à 6 cm en moyenne, mais jusqu'à 25 ou 30 cm sur de très vieux individus jamais exploités.

Il se crevasse fortement en vieillissant, devient blanchâtre, compact, siliceux, dépourvu d'élasticité, ce qui ne permet pas de l'utiliser pour fabriquer des produits dérivés (bouchons…). Ce liège, peu élastique, contient de la subérine, substance recherchée pour la fabrication des lièges agglomérés d'isolation. Il est destiné à la trituration.

Il peut être retiré de l'arbre lorsque ce dernier a atteint une circonférence d'environ 70 centimètres à 1,30 mètres du sol, c'est à dire à un âge compris entre 30 et 40 ans, lors de l'opération de levée, appelée démasclage.

2) Levée du premier liège femelle

A compter de cette opération, se développe alors une nouvelle écorce liégeuse, plus régulière, plus homogène, plus élastique, appelée liège de première reproduction ou liège femelle, qui sera de meilleure qualité mais ne pourra pas toujours être utilisée pour les usages les plus nobles à cause notamment de sa croûte souvent trop épaisse et crevassée.

Par exemple, la qualité ce liège n'est pas suffisante pour la production de bouchons.

3) Levée des lièges femelles suivants

Ce n'est qu'à l'écorçage suivant que l'on obtiendra du liège de deuxième reproduction, de meilleure qualité et donc de meilleure valeur marchande.

La croûte qui se forme à la surface de la mère est en effet de moins en moins épaisse lors de chaque levée ultérieure. La qualité des lièges est donc croissante puis elle finit par diminuer au fur et à mesure que l'arbre vieillit : un chêne-liège peut ainsi subir entre 12 et 15 écorçages au cours de sa vie.

Le liège femelle doit avoir une épaisseur d'au moins 30 millimètres pour être exploitable, épaisseur qui est atteinte après une période variable, allant de 9 à 15 ans, selon divers facteurs tels que le climat, le sol ou le génotype de l'individu. Les cycles de 9 ans sont atteints dans des zones privilégiées, comme celles de l’extrême sud de la Corse et du sud-ouest de la péninsule ibérique.

On considère qu'il n'est pas raisonnable de récolter le liège suivant un cycle trop court (moins de 9 ans) car cela mènerait à un épuisement de l'arbre, de même qu'il n'est pas intéressant de le laisser se développer trop longtemps, car la vitesse d'accroissement du liège diminue avec le temps et qu'il finit de plus par se crevasser et ainsi perdre ses qualités.

Les lièges français sont en général récoltés tous les 12 ans à 15 ans. Ils poussent donc relativement lentement par rapport à leurs homologues corses, espagnols et portugais, mais ont des stries d'accroissement plus serrées ce qui leur confère de bonnes propriétés physiques.

vendredi 19 février 2010

La mouche de l'olive, biologie et moyens de lutte

Présente dans toute la région méditerranéenne, et depuis peu en Californie, cette mouche est l'ennemi principal des olives. Elle ne se développe que sur l'olivier (et sa forme sauvage, l'oléastre).
Ordre : diptères
Famille : Tephritidae
Nom : Bactrocera oleae

I- Le cycle de reproduction

La mouche de l'olive se reproduit à un rythme de 3 à 4 générations par an avec un développement continuel. Il faut distinguer selon les périodes.

1) En été

a) La ponte

En été, les femelles nouvellement écloses émettent des phéromones qui attirent les mâles. Une fois fécondée, la femelle part à la recherche d'olives. Elle incise la peau d'une olive de taille convenable (au moins 9-10 mm de long) avec l'extrémité de sa trompe, se désaltère avec le jus de l'olive puis, en se retournant, introduit l'œuf sous la peau avec son ovipositeur. Elle marque ensuite l'olive avec le dépôt d'une substance odorante. Ce marquage a pour but d'empêcher la mouche de piquer la même olive deux fois mais n'empêche pas d'autres mouches de piquer.

Le trou de ponte résultant est difficile à observer à l'œil nu. Les fruits attaqués ont un aspect fripé, et deviennent impropres à la consommation humaine. Une femelle ne pond qu'une seule fois mais elle peut pondre jusqu'à 400 œufs. De plus, plusieurs femelles peuvent pondre dans le même fruit. La période de ponte dure 25-30 jours mais peut être interrompue pendant 5 à 6 mois.

b) L’éclosion

A température moyenne de 25°, la larve éclot au bout de 2 jours. Cette larve est blanche dans les olives jeunes (vertes) et acquiert une teinte vineuse dans les olives mûres (noires).

Elle creuse une galerie dans la pulpe de l'olive en restant à l'intérieur. L'olive attaquée vire au noir et peut tomber au sol. Au bout de 9 jours, la larve se transforme en une pupe (une nymphe). Au bout de 10 jours d'immobilité, la mouche adulte s'extirpe de la coque de la pupe, fore l'épiderme de l'olive avec un trou de 1 mm de diamètre, sort de l'olive, se sèche et s'envole.

Ce trou est parfaitement visible et caractéristique, il forme une petite tache brune aux bords nécrosés. Le cycle aura duré 21 jours depuis la ponte.



2) En automne

En automne, le mécanisme de la fécondation et de la ponte est le même (les œufs éclosent simplement après 10 à 16 jours).

Toutefois, quand les températures commencent à baisser, les olives piquées tombent. Les asticots s'enterrent à 10-15 cm dans le sol où ils se transforment en pupes. Ils passent l'hiver jusqu'à ce que la montée de température provoque le réveil et la sortie des mouches du sol, quand celui-ci atteint 25°C (mi-juin).

II- La vie à l’âge adulte

Les adultes mesurent de 4 à 5 mm de long. Les ailes sont transparentes avec une tache sombre à leur pointe. La tête et le thorax sont châtains avec sur ce dernier 2 plages noires en position dorsale. L'abdomen est orangé avec 2 taches noires latérales sur les 4 premiers segments. La base de l'ovipositeur de la femelle est noire.

A l'état adulte, les mouches mesurent 4 à 5 mm de long. L'abdomen est de couleur orangé avec deux striures noires. Les ailes sont transparentes, sauf une tache noire à chaque extrémité. La femelle se distingue du mâle par son abdomen muni d'un ovipositeur.

Un adulte peut vivre jusqu'à 6 mois, se nourrissant de jus sucrés, de nectars, de rosée, de miellats de cochenilles ou de jus de décomposition de fruits et de fumiers. L'adulte est inhibé par les températures trop basses (moins de 25°C). Sous toutes ses formes (œuf, asticot ou imago) la mouche est tuée à 0°C ou par les fortes chaleurs (supérieures à 42°C). L'adulte a besoin d'ombre pour s'abriter. Jusqu'à 5 générations peuvent se succéder entre juin et octobre voire novembre (une génération = un "vol").

III- Moyens de lutte

On distingue deux sortes de lutte.

1) la lutte préventive

Elle consiste à empêcher le parasite de se développer et d'attaquer les olives en le détruisant avant qu'il ne puisse pondre, par des moyens chimiques ou non chimiques (pièges).

a) Les moyens non chimiques

La lutte non-chimique se fait par des pièges constitués par des bouteilles d'eau minérale récupérées percées de petits trous de 5 mm sur la collerette sous le bouchon. Remplir la bouteille à moitié d'une solution de phosphate d'ammoniaque à 50 g/L (le phosphate sert d'engrais pour jeunes oliviers). On peut ajouter par bouteille une grosse cuillerée de mélasse ou de miel et une cuillerée de vinaigre.

Suspendre la bouteille dans l'arbre, vers le sud-ouest (vers la mer). Attention, en cas de fortes chaleurs, les mouches arrivent du côté nord de l'arbre (côté abrité du soleil). Pensez à changer les pièges de place ou à en rajouter.

b) Les moyens chimiques

La liste des produits homologués pour ce ravageur est disponible sur le site internet http://e-phy.agriculture.gouv.fr.

2) la lutte curative

Elle consiste à tuer les vers dans l'olive, dès leur éclosion et ceux qui ont commencé à se développer.

Trois produits sont actuellement homologués (voir site internet indiqué plus haut).
- le Diméthoate ou Technoate (molécule dimézyl : organophosphoré),
- le Decis (molécule : deltaméthrine),
- le Karaté (molécule : lambda-cyalothrine).

Il convient de se conformer aux dosages indiqués par les fabricants et en utilisant les matériels de protection nécessaires (vêtements, masques, lunettes, gants, bottes, ...), puis de pulvériser la totalité de chaque arbre.

Il est important de bien repérer le sens du vent, afin de ne pas se faire rabattre le produit sur la figure du produit (s’abstenir de traiter si le vent est trop violent).
Bien respecter les fréquences de traitement et la période d'interdiction avant récolte (21 jours, généralement : voyez les notices des produits).

lundi 15 février 2010

Fiche d'identité du chêne liège

Description botanique

Nom scientifique : Quercus Suber

1) Identité générale

- Hauteur : un chêne à l’âge adulte (après 20 ans) mesure entre 10 et 15 mètres, rarement plus.

- Age : les chênes lièges à l’état naturel peuvent vivre trois cent à cinq cent ans. Toutefois, un arbre régulièrement démasclé (c’est-à-dire écorcé) dépasse rarement cent cinquante à deux cent ans.

2) Structures principales permanentes

- Houppier : c’est le tronc jusqu'à sa limite haute, là où les branches principales (les charpentières) commencent à pousser. Lorsque les chênes sont nombreux sur un espace restreint, le tronc est arrondi, étroit et haut. En revanche, si l’arbre est isolé, il développe un port plus large.

- Système racinaire: c’est un réseau très dense qui se déploie sous la terre, constitué d'une racine principale qui sert de support à l'arbre, et de racines secondaires plus superficielles. Les racines permettent la symbiose, c’est-à-dire les prélèvements et les échanges qui sont nécessaires à la vie de l’arbre. Elles assurent l'approvisionnement en eau et en éléments minéraux, s'emmêlent parfois avec les racines des arbres voisins, favorisant les échanges de substances nutritives, voire s'associent avec le mycélium de certains champignons qui favoriseront la capture des minéraux.

3) Structures variables dans le cycle de vie

- Ecorce : nous reviendrons sur ses caractéristiques à l’occasion d’un article spécifique. D’ores et déjà, retenons que lorsque le chêne n’a jamais été démasclé ( écorcé), elle est de couleur grisâtre, très épaisse, peu dense et fortement crevassée : on l'appelle "liège mâle".

Elle présente une excellente protection contre le feu, permettant notamment au chêne de reprendre rapidement sa croissance après le passage d'un incendie. C’est l’un des seuls arbres qui est dans ce cas. On le voit bien après le passage des feux dans l’extrême sud : au bout de quelques mois, dans des paysages calcinés, on voit des chênes qui fleurissent et bourgeonnent, même quand ils sont complètement noircis. Ceux qui savent rêver y voient la parabole de l’identité corse, qui, même menacée démographiquement, renaîtra sans cesse de ces cendres. Lorsque les arbres sont démasclés, le liège mâle est remplacé par le "liège de reproduction" ou "liège femelle", de couleur jaune, rouge puis noire.

Cette nouvelle écorce est beaucoup plus régulière que la précédente, présentant des crevasses moins profondes et des caractéristiques dans l'ensemble plus homogènes. C’est elle qui fait, bien sûr, l’objet d’une exploitation intensive.

- Feuilles: elles sont persistantes, coriaces et de couleur vert foncé. Glabres sur leur partie supérieure, de forme ovale, légèrement dentées, elles ressemblent fortement à celles du chêne vert. Leur taille varie de 3 à 6 cm en longueur et de 2 à 4 cm en largeur.

Le pétiole (la queue) peut atteindre 2 cm. « L'automne" du chêne-liège correspond à peu près à notre printemps. En effet, à cette période, les feuilles prennent une coloration jaunâtre, phénomène dû à l'apparition des nouvelles ébauches foliaires.

- Fleurs: les fleurs mâles, en grappes de 4 à 8 cm apparaissent sur les rameaux de l'année précédente. Les fleurs femelles poussent isolées ou en groupes de trois maximum sur les rameaux de l'année en cours. Leur cupule protectrice se retrouvera sur les futurs glands.

- Fruits: le gland est marron clair dans sa jeunesse, puis foncé voire de couleur brune à maturité (automne).

Sa taille varie de 2 à 5 cm en longueur et de 1 à 2 cm en largeur.

samedi 13 février 2010

Comment tailler un olivier ?

Comment tailler facilement et proprement les oliviers ?

I – Les buts de la taille
Les buts de la taille sont nombreux : former l'arbre, favoriser la fructification, favoriser les nouvelles pousses en supprimant les anciennes, aérer et équilibrer la végétation, voire réduire l'alternance production-absence de production.

II- La taille esthétique ou de confort


Elle s’applique aux oliviers de décoration intérieure des cours ou des terrasses, qui n’ont pas besoin d’une taille importante, laquelle restructurerait entièrement la physionomie de l’arbre. On réalise donc ce que l’on appelle une taille d’éclaircie ou taille douce. Celle-ci préserve la silhouette caractéristique de chacun arbre, répondant simplement aux exigences physiologiques et biologiques de l‘olivier. Cette taille permet de vider l'intérieur de l'arbre, en se limitant à des coupes de faibles diamètres. Elle est particulièrement adaptée au cas des arbres qui ont suffisamment de place pour ne pas gêner et ne pas être gêné. Ainsi, on supprime les branches mortes, les branches mal orientées ou gênantes et les moignons. Bref, on éclaircit le sujet. De ce fait, la structure n'est pas affectée, on ne dénature pas le port initial de l'arbre. La taille douce peut être réalisée toute l'année, à l'exception des périodes de gel et de montée de sève.
La taille douce de l’olivier doit être pratiquée sur l'ensemble des parties aériennes d'un arbre, à l'exception de la base du tronc. Il s'agit donc des branches, des rameaux et du feuillage, bref, ce que les spécialistes appellent le houppier. Il n'est pas rare de rencontrer un travail d'élagage en « pseudo taille douce », souvent effectué par facilité, pour aller plus vite ou par incompétence. Mais pour que le travail soit propre et utile à l'arbre, il faut savoir se déplacer dans l'arbre en arrivant jusqu'au bout de chaque branche afin de pouvoir tailler convenablement celle ci. Il faut bien éclaircir le centre de l'arbre, sans tout enlever, c’est l’art d’une taille réussie.

III- La taille selon les jardiniers professionnels

On distingue différents types de taille.

1) Lorsque l’arbre est jeune (jusqu’à 3 ans), il faut choisir les 3 ou 4 futures charpentières, de 0,80 m à 1,20 m du sol (pour faciliter la taille de l'arbre adulte et la récolte des olives) et éliminer les autres départs de branches. On laisse 5 à 6 rameaux sur chaque future charpentière.

2) Lorsque l’arbre devient adulte (de 3 à 15 ans) , il faut pratiquer une taille dite de fructification. C’est une taille annuelle, réalisée au sécateur, par rapprochement, par éclaircie (on doit voir le jour à travers l'arbre) et par renouvellement des rameaux qui ont déjà produit. Il faut tenir compte de la récolte précédente : si elle a été importante, il faut une taille légère. Si la pluviométrie est faible ou si les attaques parasitaires sont fortes, il convient au contraire de pratiquer une taille sévère. Cette taille vise à supprimer les gourmands qui montent verticalement des charpentières. On taille les rameaux qui ont fructifié, pour éclaircir le feuillage (les différents rameaux ne doivent pas se toucher), en évitant l'élagage des prolongements des branches principales.



Les proportions sont les suivantes :

Taille Légère : 1/6 de la frondaison (feuillage total)
Taille moyenne : 1/4 de la frondaison (feuillage total)
Taille sévère : 1/2 de la frondaison (feuillage total)


3) Lorsque l’arbre vieillit (au delà de 15 ans), il lui faut une taille de rajeunissement, c’est-à-dire une taille sévère, par renouvellement des branches charpentières sur la moitié de leur longueur, pour dédoubler les branches secondaires en essayant de rééquilibrer l'arbre. Il faut tailler à 1 ou 2 m du tronc, et garder des tire-sève. Cette taille se pratique, en mars, tous les 20 ans. L’année suivante, on taille les rameaux nouveaux aux 2/3, et on supprime les gourmands à l'intérieur.




Enfin, lorsque l’arbre est en sénescence (vieillissement très marqué), il produit moins. On pratique alors une taille de régénération.


A tous les âges, une fois taillé, l’olivier connait une pousse accélérée, dite « stimulée ». La nature est bien faite, comme si l’arbre cherchait à compenser au plus vite la perte de certaines branches. En fait, au plan biologique, ce phénomène résulte de la plus grande concentration de la sève.
Merveilleuse nature…

vendredi 12 février 2010

Mythe et légende du chêne-liège



Le chêne est presque aussi vieux que la planète elle-même, puisqu’il existait au crétacé, avant l’époque tertiaire. Il semble qu’il ait constitué l’essence dominante des grandes forêts couvrant le sol, notamment en Europe. Le chêne, si répandu dans notre pays, fut certainement un totem et pendant longtemps il fut entouré d’un aspect religieux, tant par le paiens que par les chrétiens.

1) Le Chêne et les religions païennes

Dans la civilisation pré-chrétienne, l’influence des arbres, et de façon plus générale, de la forêt, est énorme ; elle détermine l’activité sociale et économique, même dans ce qu’elle a de plus rudimentaire.

Le chêne a été vénéré dès la plus haute Antiquité, non seulement pour son utilité, mais pour sa vigueur, l’ampleur et la majesté du développement que sa longue existence lui permet d’acquérir.

Nul ne s’étonnera donc de l’importance du chêne dans l’imaginaire des peuples. Il a déjà une grande part dans l’histoire des juifs, puis des Grecs ; les Chênes de Mambré sont les premiers arbres sacrés dont le souvenir a été transmis, siècle après siècle.

Les latins distinguaient le chêne blanc de l’Yeuse. Celui-ci atteignait souvent, comme aujourd’hui, en Italie et en Espagne, de grandes dimensions, tel celui que Pline cite, près de Tusculum, dont le tronc dépassait 10 m de circonférence.

Nous retrouvons le chêne, à la fois dieu et temple, dans la religion des Gaulois. Teutatès et Esus étaient représentés par des chênes, situés au milieu d’immenses forêts, dans lesquelles les druides initiaient le peuple aux mystères sacrés et invoquaient le « Dieu Chêne ».

Les forêts furent non seulement les premiers temples des Gaulois, mais aussi des Germains et des Scandinaves. En Germanie, le chêne, consacré à Thor, était adoré vivant, et honoré après sa mort.


2) Le chêne et les premiers chrétiens

En adaptant bon nombre de coutumes païennes à leurs cultes, les chrétiens facilitèrent la diffusion de l’Evangile. Ainsi, ils installèrent souvent de petites chapelles dans de beaux chênes. Il reste encore quelques-uns de ces arbres dans certaines régions, comme en Normandie et en Bretagne.

Jusqu’au XIIème et au XIIIème siècles, et même après, on trouve le culte du chêne, surtout en Bretagne et dans les pays basques. Dans beaucoup de régions, il existait un chêne devant la maison familiale, et détruire cet arbre, planté par les ancêtres, était infamant. Ainsi, dans les Pyrénées par exemple, on était persuadé que celui qui abattait un Tauzin mourrait dans l’année, d’où le nom d’ « arbre de la malédiction » qui lui avait été donné.

jeudi 11 février 2010

L' olivier dans l'Antiquité

Dans l'Antiquité grecque et latine, l'olivier était révéré, symbole de fécondité, de paix et de gloire.

Selon l'historioographie classique, la culture de l'olivier a plus de 6 000 ans, puisqu'elle aurait commencé plus de 4 000 ans avant Jésus Christ, probablement en grêce et plus spécialement en Crète. Les Phéniciens furent probablement des grands cultivateurs de cet arbre, et également les égyptiens puisque des traces sur les murs des tombes royales attestent d'une culture ancienne dans cette partie de l'Afrique du Nord. De l'Olivier, les sociétés antiques tiraient l'huile d'olive, qui n'était pas conservée dans des amphores mais dans des jarres.

L'olivier s'est peu à peu étendu à travers la Méditerranée, suivant l'axe de progression des flux commerciaux. Sous l'Empire romain, il permit aux conquérants de conserver la paix civile dans les provinces conquises en leur offrant de cultiver un produit à forte valeur ajoutée.

Symbole de force et de sagesse dans la Grèce antique, l'olivier et son huile sont alors les rois des jeux olympiques: les vainqueurs des Jeux se voyaient offrir non seulement une couronne en rameau d'olivier mais aussi des jarres remplies d'huile d'olive. De la Grèce à l'Espagne en passant par l'Egypte, l'Italie, la Tunisie, le Maroc ou la France, l'olivier va s'implanter durablement sur tout le pourtour méditérannéen jusqu'au XIXème siècle.

Avec la période des grandes découvertes puis de la colonisation, l'olivier traverse même le détroit de Gibraltar, puis l'Atlantique, l'Océan indien et le Pacifique, pour voyager vers des pays plus lointain comme la Californie, le Mexique, le Chili, l'Afrique du Sud ou l'Australie.

Le chêne liège, dans tous ses états



Le blog traitera aussi des multiples dimensions du chêne liège: espèce naturelle, biotope, techniques de démasclage, usage du liège. Bon surf à tous !

mercredi 10 février 2010

L'oliveraie

Le blog s'intéressera à plusieurs dimensions de l'olivier: milieu naturel, production d'huile, applications artistiques dans la déco ou la construction.... Bon surf à tous.
 
over-blog.com Mon profil sur Diggons.com http://www.wikio.fr