Pourquoi ce blog ?







Parce que l'extrême sud de la Corse, ce n'est pas que les plages, ce blog ambitionne de faire découvrir à tous la végétation arboricole du triangle Sartè (Sartène) - Bunifaziu (Bonifacio)- Purti Vecchju (Porto Vecchio), langue de terre racée au fond du sud... Un peu d'esprit naturaliste, quelques notions agricoles et alimentaires, une pincée de technique sur le travail et l'usage du bois.







In memoriam fidelis












vendredi 26 février 2010

Un peu de science

Biologie du liège

Le liège est un tissu végétal formé de cellules mortes. Il protège les parties vivantes du tronc et des branches de l'arbre.

I-Formation du liège

La pousse du chêne-liège résulte d’un phénomène complexe. Le bois de l’arbre est en effet composé de deux générateurs de cellules.

1) La « mère du liège », le phelloderme

La mère du liège est la matrice du liège. On l’appelle phelloderme ou plus scientifiquement "assise subéro-phellodermique". Elle est située entre le liège et le liber, cette partie du bois chargé de transporter dans tout l’arbre la sève élaborée. L'assise subéro-phellodermique produit vers l'extérieur le liège et vers l'intérieur le phelloderme. Bref, la matrice produit du liège et se reproduit elle-même. Après un écorçage, la mère ainsi découverte se dessèche en partie pour former une croûte et se reforme plus en profondeur.

Remarque : Dans l'ancien temps, la mère était récoltée sur les vieux individus arrivés au terme de leur cycle d'exploitation pour en retirer le tan (servant au tannage des peaux).

2) L’assise libéro-ligneuse, le cambium

L'assise libéro-ligneuse (aussi appelée cambium) produit quant à elle deux couches spécifiques de bois. Il s’agit, vers l'extérieur, du liber (chargé de transporter la sève élaborée) et, vers l'intérieur, du xylème ou bois (chargé du transport de la sève brute).

II- Récolte du liège

Le temps, c'est ce qu'il faut au liège pour croître, et changer de nature. On distingue ainsi classiquement le liège mâle du liège femelle.

1) Levée du liège mâle
Le liège qui se développe naturellement sur le tronc et les branches de l'arbre est appelé liège mâle.

Il est susceptible d'atteindre une forte épaisseur, de 5 à 6 cm en moyenne, mais jusqu'à 25 ou 30 cm sur de très vieux individus jamais exploités.

Il se crevasse fortement en vieillissant, devient blanchâtre, compact, siliceux, dépourvu d'élasticité, ce qui ne permet pas de l'utiliser pour fabriquer des produits dérivés (bouchons…). Ce liège, peu élastique, contient de la subérine, substance recherchée pour la fabrication des lièges agglomérés d'isolation. Il est destiné à la trituration.

Il peut être retiré de l'arbre lorsque ce dernier a atteint une circonférence d'environ 70 centimètres à 1,30 mètres du sol, c'est à dire à un âge compris entre 30 et 40 ans, lors de l'opération de levée, appelée démasclage.

2) Levée du premier liège femelle

A compter de cette opération, se développe alors une nouvelle écorce liégeuse, plus régulière, plus homogène, plus élastique, appelée liège de première reproduction ou liège femelle, qui sera de meilleure qualité mais ne pourra pas toujours être utilisée pour les usages les plus nobles à cause notamment de sa croûte souvent trop épaisse et crevassée.

Par exemple, la qualité ce liège n'est pas suffisante pour la production de bouchons.

3) Levée des lièges femelles suivants

Ce n'est qu'à l'écorçage suivant que l'on obtiendra du liège de deuxième reproduction, de meilleure qualité et donc de meilleure valeur marchande.

La croûte qui se forme à la surface de la mère est en effet de moins en moins épaisse lors de chaque levée ultérieure. La qualité des lièges est donc croissante puis elle finit par diminuer au fur et à mesure que l'arbre vieillit : un chêne-liège peut ainsi subir entre 12 et 15 écorçages au cours de sa vie.

Le liège femelle doit avoir une épaisseur d'au moins 30 millimètres pour être exploitable, épaisseur qui est atteinte après une période variable, allant de 9 à 15 ans, selon divers facteurs tels que le climat, le sol ou le génotype de l'individu. Les cycles de 9 ans sont atteints dans des zones privilégiées, comme celles de l’extrême sud de la Corse et du sud-ouest de la péninsule ibérique.

On considère qu'il n'est pas raisonnable de récolter le liège suivant un cycle trop court (moins de 9 ans) car cela mènerait à un épuisement de l'arbre, de même qu'il n'est pas intéressant de le laisser se développer trop longtemps, car la vitesse d'accroissement du liège diminue avec le temps et qu'il finit de plus par se crevasser et ainsi perdre ses qualités.

Les lièges français sont en général récoltés tous les 12 ans à 15 ans. Ils poussent donc relativement lentement par rapport à leurs homologues corses, espagnols et portugais, mais ont des stries d'accroissement plus serrées ce qui leur confère de bonnes propriétés physiques.

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